Les appareils de test et de mesure connaissent de nombreuses évolutions depuis quelques années. Jean-Michel Catherin, président fondateur de TESTOON, décrypte les dernières tendances et innovations dans le domaine de l’appareillage du diagnostic immobilier.
Quelles sont les tendances qui guident les achats des diagnostiqueurs en équipements de mesure ?
La demande en appareils de mesure est liée à l’actualité réglementaire. En ce milieu d’année, la mise en place des diagnostics gaz et électricité dans les locations entraine une forte hausse de l’activité des diagnostiqueurs : les grandes entreprises intégrées embauchent et les réseaux recrutent des franchisés, ce qui crée de la demande pour équiper ces nouveaux salariés et entrepreneurs. Nous avons ainsi été très sollicités sur des packs – en particulier pour la partie électricité, qui concerne beaucoup plus de logements que le gaz.
Avec la reprise économique, les professionnels sont également plus enclins à renouveler leur matériel. Il y une vraie prise de conscience de la responsabilité du chef d’entreprise envers la sécurité de ses employés. Nous vendions très peu de kits de sécurité avec les appareils électriques il y a quelques années ; aujourd’hui, ils en achètent systématiquement quand il s’agit d’équiper leurs salariés. Beaucoup d’indépendants continuent toutefois de négliger leur propre sécurité sous couvert qu’ils sont leur propre patron.
Les appareils sont également de plus en plus connectés.
La plupart des marques proposent de la connectivité Wi-Fi et Bluetooth, ou encore du Cloud pour échanger et stocker les mesures. Une fonctionnalité utile, par exemple, sur les télémètres laser, mais qui n’apporte pas énormément sur d’autres sujets pour lesquels il y a peu de données à transférer. En ce qui concerne les appareils utilisés par les diagnostiqueurs, il s’agit d’une tendance plus forte du côté des fabricants que des utilisateurs. Les électriciens et thermiciens y trouveront plus d’intérêt.
Quelles sont les dernières évolutions en matière d’outillage pour les diagnostiqueurs ?
L’outil de base du diagnostiqueur, le télémètre laser, a connu de nombreuses évolutions ces dernières années. La plupart des professionnels s’équipent à présent de télémètres d’extérieur munis d’une caméra permettant de voir où est le point rouge, qui est invisible dans un environnement lumineux. Cette technologie est devenue très abordable et indispensable pour les diagnostiqueurs dans le cadre du DPE lorsqu’ils doivent mesurer des ombres portées ou des surfaces de vitrage. D’autres télémètres laser vont encore plus loin, à l’instar du S910 de Leica qui permet de prendre toutes les dimensions dans une pièce et de générer un fichier compatible avec les logiciels de type Autocad avec des coordonnées de points dans l’espace. Un outil pratique pour les utilisateurs qui font des plans.
Dans le domaine du diagnostic sécurité gaz, les diagnostiqueurs qui ont démarré leur activité entre 2007 et 2009 sont en train de changer leurs anciens appareils de mesure de concentration du monoxyde de carbone pour des modèles moins chers à l’achat, moins délicats à l’entretien, beaucoup plus légers et plus précis. Le CO Diag+, que nous avons conçu avec le fabricant Français Kimo, fait partie d’une lignée d’appareils optimisés pour le diagnostic gaz. L’entretien est repoussé à une fois tous les trois ans.
En ce qui concerne le diagnostic électrique, certains diagnostiqueurs adaptent leur mode opératoire en spécialisant leur façon de travailler. Ils complètent les appareils multi-fonctions, lourds à transporter, pour des appareils mono-fonction. Témoins de cette problématique, nous avons élaboré un enrouleur de câble pour effectuer le contrôle de continuité. Un appareil qui se porte en ceinture et qui facilite la tâche aux professionnels.