François Braet, référent technique chez Eurofins, revient sur les derniers changements normatifs, les bonnes pratiques liées aux prélèvements d’air et anticipe les prochaines évolutions normatives.
Comment obtenir des mesures d’empoussièrement représentatives de la situation à évaluer ?
Pour des mesurages réalisés dans le cadre de l’évaluation des niveaux d’empoussièrement en amiante, la durée de prélèvement doit être limitée à la période représentative. Dans ce contexte, pour que le résultat de la mesure d’empoussièrement soit représentatif de la situation à évaluer, le prélèvement doit être réalisé pendant la totalité de la mise en œuvre du processus durant la vacation, tout en s’assurant que le matériau traité, que la technique employée et que les MPC du processus soient bien appliqués lors du mesurage.
Stratégie d’échantillonnage et stratégie d’analyse : quelle sensibilité analytique ?
Lors de l’établissement de la stratégie d’échantillonnage, la difficulté repose sur l’estimation de la durée du prélèvement. Un compromis doit être trouvé entre la durée minimale nécessaire permettant l’atteinte de la sensibilité analytique réglementaire de 1 fibre/litre et la durée maximale permettant l’obtention d’un échantillon analysable. Pour certains processus générant de forts empoussièrements en particules non-éliminables, qui ne permettant pas l’obtention de la SA réglementaire visée de 1f/L, l’effort peut être porté de différentes manières.
Tout d’abord, il est possible de travailler sur les conditions de mise en œuvre du processus.
En effet, les employeurs sont réglementairement tenus de vérifier le non dépassement de la VLEP pour leurs salariés et le fait d’avoir des processus trop empoussiérés en particules nuit à la bonne réalisation des mesures.
La révision de la norme NFX 43-269 en 2017 a permis d’apporter une réponse partielle en imposant aux laboratoires d’analyses d’atteindre la SA de 1 systématiquement. Pour pallier à la présence importante de particules sur les filtres, le laboratoire d’analyse doit alors adapter la fraction préparée du filtre.
Le QR métrologie de 2020 va plus loin et étend l’obligation de l’atteinte de la SA de 1f/L. Ce qui se traduit mécaniquement par une augmentation notable du temps d’analyse moyen des mesures au poste de travail. Notons que ce QR exige aussi de produire sur le rapport final les clichés photographiques des préparations qui n’ont pas abouties.
Ces démarches ont malgré tout leurs limites, il reste certaines situations pour lesquelles l’empoussièrement en particules demeure trop important pour obtenir une SA réglementaire.
Nous pouvons aussi travailler sur la stratégie de prélèvement, par exemple en séquençant les prélèvements lors d’une vacation. En réduisant ensuite cette séquence, on limitera la charge en particules rendant possible l’analyse conjointe et l’obtention d’un résultat réglementaire. Le QR Métrologie 2020 empêche de rendre des résultats réglementaires sur la base d’analyse séparée des filtres.
Quelles sont les évolutions à venir en matière de mesures d’empoussièrement et de prélèvement d’air ?
Dernièrement, la DGS a engagé une réflexion afin de chiffrer les impacts d’un abaissement du seuil du code de la santé publique qui est actuellement de 5f/L. Aussi, la norme NF X 43-050 est en cours de révision à l’Afnor et pourrait potentiellement paraître cette fin d’année ou début 2021. Elle devrait intégrer les éléments de la norme NFX 43-269 concernant les calculs des incertitudes par exemple.
Enfin, le guide GA X 46-033 est également en cours de révision sous la forme d’un fascicule documentaire et comprendrait : la modification des caractéristiques à prendre en compte pour la détermination des zones homogènes, la révision complète du tableau des objectifs de mesurage ou encore le « renforcement » de l’annexe B sur les mesures en air extérieur.
Nos équipes techniques et commerciales Eurofins restent à votre disposition, vous pourrez retrouver la liste de vos interlocuteurs sur www.eurofins.fr/amiante/contacts.