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Numérisation du bâtiment : quelles nouvelles méthodes pour créer et gérer les rapports ?

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Jumeau numérique, Cloud, représentations 3D, capture de la réalité… Les nouvelles technologies créent de nouvelles attentes pour les donneurs d’ordre. Les diagnostiqueurs ont-ils pris le train en marche ? Le point de vue d’expert de Jean-Michel Catherin, dirigeant de Testoon.

Cela fait plus de quinze ans que vous observez le marché du diagnostic. Selon vous, les diagnostiqueurs ont-ils saisi les enjeux des nouvelles technologies ?

Historiquement, les diagnostiqueurs immobiliers ont été très prompts à se saisir des premiers outils digitaux. J’observe cependant que le livrable du diagnostic immobilier demeure un simple fichier PDF, contenant principalement du texte, de l’image et des plans.

Les nouvelles technologies numériques, qu’il s’agisse de captation de la réalité ou du traitement et de la restitution des données, offrent pourtant une nouvelle opportunité aux diagnostiqueurs de proposer des solutions avancées à leurs clients. Dans les prochaines années, le diagnostic sera peut-être un espace virtuel avec des images et de la vidéo, que l’on pourra annoter et partager avec le donneur d’ordre et les autres acteurs du bâtiment. Cette évolution a commencé, il reste aux diagnostiqueurs à s’en saisir. Certains d’entre eux l’ont compris.

Ce que l’on perçoit déjà, c’est que leurs clients maîtres d’ouvrage demandent de plus en plus de livrables multimédia, partageables et annotables. Ces clients là souhaitent utiliser le diagnostic comme un outil leur permettant de faire vivre leur bâtiment.

Quels sont les avantages du jumeau numérique ?

Le jumeau numérique est avant tout un outil de partage très facile d’accès puisqu’il est accessible depuis un simple navigateur. Il est aussi interactif et facile à utiliser : l’utilisateur peut se promener dans la représentation virtuelle du bâtiment et accéder aux informations importantes telles que le résultat d’un prélèvement, une anomalie ou encore la projection d’éventuels futurs travaux, dans le cadre d’un audit énergétique par exemple.

Quelles sont les nouvelles solutions disponibles ?

Établir un jumeau numérique a longtemps été un travail complexe. L’opération s’appuyait sur un scan avec une sorte de super télémètre laser qui capturait un nuage de points. Jusqu’à récemment, travailler avec ce nuage de point était un travail d’ingénierie, nécessitant des logiciels complexes et les compétences associées. Chaque étape était longue et chère.

Depuis, l’intelligence artificielle a bousculé le marché. Elle permet à présent d’automatiser certaines étapes et de générer le jumeau numérique à partir des positions de scan. La nouvelle méthode consiste donc à utiliser un scanner, piloté par une tablette, que l’on va déplacer dans le bâtiment. La prise de données est très simple : on se promène, on appuie sur un bouton, et l’outil guide son utilisateur. À la fin de cette étape, les données sont envoyées sur le Cloud et tout le reste s’effectue tout seul grâce aux merveilles de l’informatique et de l’intelligence artificielle ! Quelques heures plus tard, l’utilisateur reçoit le message « votre jumeau numérique est prêt ». Il clique sur le bouton et a directement accès à son jumeau numérique.

Cette méthode est-elle adaptée à tous les usages ?

Aujourd’hui, il est vrai que nous devons choisir la méthode à utiliser. La méthode traditionnelle reste, bien sûr, la plus adaptée pour un travail de précision. Lorsque l’objectif est de créer un plan de travaux ou de rénovation extrêmement précis, la méthode traditionnelle est la meilleure option.

En revanche, si l’on recherche une solution simple et économique, la méthode basée sur l’intelligence artificielle révèle toute sa valeur. Cependant, il est important de reconnaître que l’intelligence artificielle, bien qu’efficace dans certains cas, peut parfois produire des résultats inattendus. C’est également vrai ici : pour certaines applications, l’IA peut manquer de précision, mais elle peut être tout à fait adéquate pour d’autres.

Il revient donc à chacun de décider, en fonction de son usage, s’il est préférable d’opter pour la méthode traditionnelle ou celle basée sur l’IA. Les avancées rapides de l’IA laissent supposer que ce qui n’est pas adapté aujourd’hui pourrait le devenir demain ou dans trois ans.

Je recommande vivement aux diagnostiqueurs d’expérimenter ces nouvelles technologies, d’autant plus qu’elles deviennent de plus en plus abordables. Ils devraient également consulter leurs clients pour déterminer si ces outils peuvent offrir une valeur ajoutée ou une perspective différente dans la réalisation des diagnostics.

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