Pomper l’air efficacement pour se chauffer de manière économique, tel est le pari de cette énergie qui ne manque pas d’air ! L’aérothermie est cette forme d’énergie qui consiste à utiliser un dispositif mécanique, souvent une pompe à chaleur, pour puiser les calories contenues dans l’air afin de les utiliser pour le chauffage d’un bâtiment. En voici le principe.
FONCTIONNEMENT
Les pompes à chaleur utilisent une source froide, il peut s’agir d’une réserve d’eau ou d’une source, d’un captage horizontal ou vertical dans le sol mais aussi tout simplement de l’air.
Le principe va être de récupérer les calories de l’atmosphère pour « charger » (réchauffer) un fluide frigorigène. Ce fluide froid va devenir gazeux lorsqu’il sera compressé pour en obtenir le maximum d’effet calorifique. Cette chaleur sera alors transmise aux émetteurs : radiateurs basse température ou « split ».
LES LIMITES
Cet équipement a été largement plébiscité en raison de sa grande facilité d’installation dans des bâtiments existants. Mais les erreurs d’installation, la limite de certaines performances et leur possibilité de fonctionner en réversible pour permettre de climatiser des locaux, lui ont porté quelques estocades.
Depuis le 1er janvier 2009, ces équipements air/air n’ouvrent plus droit à crédit d’impôt mais peuvent encore, sous certaines conditions, bénéficier d’un financement par l’Eco PTZ.
Parmi les soucis relevés pour la mise en œuvre, on remarque notamment le besoin élevé concernant les volumes d’air disponibles et accessibles. Le brassage, on le conçoit, doit être d’autant plus important que l’air extérieur est froid. Les calories étant moins nombreuses il faut alors « pomper » d’avantage. De plus, il ne faut pas oublier qu’en puisant les calories dans l’air, celui-ci s’en trouve refroidit d’autant.
Les performances sont souvent données à 7°C extérieurs, le COP (Coefficient of Performance) pouvant atteindre 4. Mais que devient cette performance par temps de gel ? Les fabricants de PAC (pompe à chaleur) seront sommés de fournir d’ici peu les performances de leurs machines avec un COP moyen annuel qui donnera une vision plus objective, sinon plus rigoureuse de la performance réelle.
QUELQUES PRECAUTIONS
Compte tenu de ces éléments, la vigilance s’impose quant au choix des équipements envisagés. La pompe à chaleur représente dans certains cas un surcoût de consommation électrique par rapport à un convecteur ou radiant habituellement utilisé.
Il ne faut pas non plus négliger la maintenance, notamment afin de contrôler toute fuite éventuelle du gaz frigorigène donc le pouvoir polluant peut être plus de 5000 fois supérieur à celui du CO².
Bon à savoir : des conditions normales d’utilisation par temps frais (environ 5°C) abaissent la température de l’air ambiant autour de la PAC jusqu’au risque de gel : il faut donc veiller à dégivrer le groupe extérieur, éventuellement par une simple résistance, qui consomme de l’électricité !
L’installation en local non chauffé (garage, appentis) peut être une solution mais il y a un risque de mise en forte dépression de la pièce. L’abaissement de la température de cette pièce peut atteindre celle d’un réfrigérateur !
Enfin, la durée de vie d’un groupe externe de PAC est souvent liée directement au nombre de départs de cycle. Des interruptions trop fréquentes pourraient amener à son remplacement prématuré au lieu des économies prévues.
Résumé :
L’aérothermie peut s’avérer très utile sur certaines réalisations, en raison de contraintes extérieures spécifiques ou de l’impossibilité de réalisation de travaux intérieurs.
C’est une solution de rénovation énergétique à envisager si elle a préalablement été bien étudiée.