Marchés publics ou privés, travaux neufs, d’entretien ou de rénovation, les entreprises d’installation électrique interviennent pour des ouvrages et des clientèles spécifiques. Leur maître d’ouvrage peut être un particulier ou un professionnel, assisté éventuellement d’un maître d’ouvrage délégué, d’un maître d’œuvre ou d’un acheteur.
Pour l’habitat et le petit tertiaire, les domaines d’intervention de l’électricien sont la proximité et le service.
Qu’il s’agisse de construction neuve ou de rénovation, il demeure toujours un espace pour de nombreuses entreprises de taille artisanale, spécialement structurées pour rendre un service personnalisé aux particuliers (qu’il s’agisse d’immeubles collectifs, de maisons individuelles ou de magasins).
Le paysage de l’après-guerre avait vu fleurir les entreprises d’électricité artisanales, avec une activité de vente en boutique, notamment de produits électroménagers et des travaux. Ce modèle a difficilement résisté à l’évolution de la grande distribution et à celle des matériels électriques, et a considérablement modifié les domaines d’intervention de l’électricien.
Ainsi l’entreprise d’aujourd’hui :
- a moins de matériels à mettre en œuvre (développement des liaisons non filaires, préfabrication des cloisons incluant les passages des câbles, « modularisation » de tous les matériels),
- stocke moins de matériel et se fournit en fonction du chantier et des besoins du client,
- propose d’abord un ensemble cohérent orienté vers des usages et des fonctionnalités, plus qu’elle ne répond à une demande technique.
Le rôle des entreprises s’oriente progressivement vers la prescription, l’adaptation, la coordination de l’ensemble. Leur compétence s’exerce sur un territoire inoccupé par la grande distribution. Elles se différencient par leur maitrise de la sécurité, une bonne connaissance des matériels et techniques annexes (installations audiovisuelles, de confort, équipements de sécurité, petite climatisation, etc.) et un sens aigu du service.
Pour le tertiaire et l’industrie, les domaines d’intervention de l’électricien sont la technicité, l’intégration et l’offre globale
Dans le domaine du tertiaire, les entreprises ont évolué vers un profil d’ensemblier et une vision plus industrielle du chantier.
Une segmentation assez nette apparaît entre prestations à forte valeur ajoutée intellectuelle (conception, ingénierie, maintenance de système, service…) et celles de réalisations proprement dites qui nécessitent méthode, organisation, coordination, maîtrise des délais et de la sécurité. Face à cette nouvelle situation, les entreprises entament un mouvement de réorganisation prenant en compte ces deux domaines d’intervention de l’électricien :
- la fonction « essentielle « de conception, d’études, de conseil et de contrôle de la qualité, assurée par un nombre relativement réduit d’ingénieurs, de techniciens et de conducteurs de travaux formant un « noyau dur «, stable et permanent ;
- la fonction d’exécution assurée, à la demande, selon les besoins de l’entreprise, par des équipes internes, des intervenants extérieurs, autres entreprises, intérimaires.
L’assemblage de ces approches a donné naissance à de nouveaux concepts de contrats offrant des réponses globales à des familles de besoins du client, multitechniques (intégrant les prestations de plusieurs lots techniques : génie électrique, génie climatique), multiservices (intégrant les prestations de plusieurs lots techniques et des prestations de services complémentaires : courrier, accueil, gardiennage, nettoyage, etc.), Facilities Management (gestion avec responsabilité unique, de biens ou d’activités, supports, nécessaires à l’exercice du métier principal) avec comme objectif, le meilleur rapport qualité/coût global.
Les domaines d’intervention de l’électricien pour les travaux extérieurs
Réalisés dans le cadre de marchés spécifiques, les travaux extérieurs ont des conditions de mise en œuvre particulières et sont l’affaire d’établissements spécialisés.
Ces travaux couvrent plusieurs périmètres dont :
- l’éclairage public et la signalisation
Ils conditionnent la sécurité routière et des piétons. L’éclairage public entre aussi au cœur des problématiques urbaines : assurer le confort et la sécurité nocturne des populations (espaces verts, parc de stationnement, parkings), la valorisation du patrimoine via un éclairage de qualité (monuments), tout en cherchant la meilleure performance énergétique, équation entre la forte consommation propre aux villes et le souci économique et de la protection de l’environnement. La gestion du parc est dominée par quelques grands groupes comme ETDE (Bouygues), Citelum (filiale de Veolia et d’EDF) et Ineo (GDF Suez).
- le réseau de transport (trains, tramways et métro)
Ce réseau de 15 000 km continue de se développer pour son caractère non polluant. C’est ainsi que le tramway connaît une renaissance dans les villes et que les lignes à grande vitesse sont étendues.
- le réseau électrique qui achemine l’électricité sur toute la France
Géré par le RTE (Réseau de Transport d’Electricité), le réseau de lignes à haute tension long de 20 000 km achemine l’électricité depuis ses lieux de production (centrales nucléaires, barrages hydroélectriques, panneaux photovoltaïques ou parcs éoliens) jusqu’au consommateur final. Afin de préserver ce réseau, on procède de plus en plus à l’enfouissement des lignes.
Ces domaines d’intervention de l’électricien font dans leur majorité l’objet de marchés publics, par des entreprises titulaires des qualifications correspondantes. Les grandes entreprises du secteur sont toutes présentes sur ces marchés, mais on y trouve également des PME spécialisées.
Source CSEEE AFORELEC