Si l’amiante est interdit dans l’Union européenne depuis 2005, il n’en est pas de même dans les autres pays. En effet, la production minière d’amiante est concentrée dans quelques pays. Six pays totalisent aujourd’hui plus de 90% de la production minière d’amiante dans le monde : la Russie, la Chine, le Canada, le Kazakhstan, le Brésil et le Zimbabwe. Dans ces pays, on continue de l’extraire et on l’utilise de plus en plus.
L’amiante continue d’être exploitée dans le monde
L’interdiction de l’amiante en France et en Europe et dans les pays industrialisés a provoqué une réorientation globale de son industrie. Si en Europe son marché est inexistant à l’exception de la Russie, dans les pays dits en voie de développement, son utilisation se développe. L’amiante y est considéré comme une ressource naturelle irremplaçable dont l’utilisation pourrait se faire dans des conditions satisfaisantes de sécurité. Il faut se tourner vers la Chine, la Thaïlande et le sous-continent indien pour constater que la consommation d’amiante augmente fortement avec pour conséquence, pour les pays en voie de développement de devoir gérer les déchets exportés par ces pays.
Les gisements et mines d’amiante en France
Si son utilisation est désormais interdite, les gisements d’amiante restent visibles en France. En effet, pendant quelques décennies, la France a été un petit producteur d’amiante avec des mines en Corse et en Savoie, dans la vallée de la Maurienne. Il faut savoir que la mine de Canari en Haute Corse représentait la quasi-totalité de la production nationale d’amiante avant la fermeture du site en 1965. Pour l’histoire, la production de cette mine est passée du stade artisanal à une échelle industrielle à partir de 1939. L’usine produisait 6000 tonnes en 1950, 11500 tonnes en 1954 avec la mécanisation et jusqu’à 25500 tonnes en 1962. La mine place alors la France au septième rang des pays producteurs d’amiante et couvre le cinquième des besoins du marché intérieur, le reste étant importé et une partie vendue à l’étranger. Des gisements non exploités existent encore dans les Alpes (Savoie et Hautes-Alpes), les Pyrénées (Ariège et Haute-Garonne), le Massif Central (Haute-Loire et Haute-Vienne), en Corse et en Loire-Atlantique.
La pollution : conséquence des gisements
La Haute-Corse a ainsi été confrontée à deux sources de pollution à l’amiante. Car la friche industrielle de Canari n’est pas la seule zone. S’y ajoutent des zones d’affleurement naturel de roches amiantifères, du fait de la présence de schistes lustrés plus ou moins proches d’agglomérations. Présents dans le nord-est de l’île, ces schistes sont souvent associés à la serpentinite, roche pouvant contenir de l’amiante. L’amiante en France continue donc de marquer l’histoire par les nombreuses traces qu’il a laissées.