Vincent Barrabé et Christophe Ray, fondateur d’Amolia, société spécialisée dans l’assistance à maîtrise d’ouvrage, plus précisément de la conduite d’opérations.
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
Après 20 ans de maîtrise d’ouvrage en tant que chefs de projets au sein de collectivités territoriales, nous mettons notre expérience et nos compétences à dispositions des maîtres d’ouvrage au travers de la société Amolia. Nous les aidons à piloter leur projet de construction, ce qui consiste à passer pour eux l’ensemble de leurs marchés de prestations intellectuelles et à suivre les prestataires. Nous suivons également la maîtrise d’œuvre sur la partie conception et chantier jusqu’à la fin de la garantie de parfait achèvement.
Nous nous adressons essentiellement à des maîtres d’ouvrages public, mais également privés quand ils ont un projet conséquent qu’ils veulent sécuriser, ou qu’ils n’ont pas les compétences en interne pour en assurer la conduite de l’opération. Si notre domaine d’intervention le plus fréquent est le bâtiment, nous pouvons également intervenir sur des travaux d’aménagement urbain, d’ouvrages d’art, d’infrastructures portuaires, etc.
Comment gérez-vous la problématique amiante ?
Nous la gérons comme doit le faire un maître d’ouvrage. C’est pourquoi nous sommes à ses côtés dès la réalisation du diagnostic, pour le montage des marchés de diagnostic amiante avant travaux. Notre expérience en la matière nous permet de vérifier, dans la mesure du possible, l’exhaustivité du diagnostic ou de demander des compléments. Ensuite, dans la phase de conception, nous contrôlons avec le maître d’ouvrage, que le maître d’œuvre prend en compte toutes les préconisations. Nous apportons une aide à la décision dans le choix des actions à mener (retrait ou encapsulage) et nous veillons à ce que le maître d’œuvre s’imprègne bien de cette problématique. En phase de réalisation, nous assistons le maître d’ouvrage dans les actions relevant réglementairement de son domaine de compétence : contrôles visuels avant et après déconfinement, et pour la mesure de 2ème restitution. Nous sommes les garants de la responsabilité de la maîtrise d’ouvrage.
Comment améliorer le traitement de cette problématique ?
Il est difficile de faire partager au maître d’ouvrage ce qui relève de leur responsabilité dans la phase chantier. Les mesures de restitution et les contrôles visuels sont très souvent oubliés. Les choses évoluent très vite en la matière et donnent souvent lieu à interprétation : les maîtres d’ouvrages peuvent ne pas connaître parfaitement l’étendue de leurs obligations, ou en avoir une mauvaise interprétation.
Sur ce dernier point, nous assurons en interne une veille continue sur le sujet. Ceci n’est pas valable uniquement pour l’amiante et s’applique à toutes les problématiques liées à la maîtrise d’ouvrage. Ainsi, les maîtres d’ouvrages n’ayant pas les ressources internes ou n’étant confronté qu’exceptionnellement à des projets de grandes ampleurs non pas forcément la capacité à réaliser leur propre conduite d’opération. Avec Amolia, ils s’assurent le concours d’une maîtrise d’ouvrage efficace.
Quels conseils donneriez-vous aux maîtres d’ouvrage ?
Il faut assumer son rôle. C’est facile à dire, mais difficile à mettre en œuvre. Dans ce cadre, faire appel à de l’assistance à maîtrise d’ouvrage garantit le maximum de sécurité. Si ce rôle est assuré en interne, des formations et une veille permanente sont indispensables.
Enfin, la troisième phase. La base d’information CARTO Amiante ainsi pérennisée sera l’antichambre de nouveaux projets tels que ceux relatifs à la mise au point et à la publication de Règles de l’Art concernant les travaux courants d’entretien et de maintenance des ouvrages sur matériaux amiantés initiées par les Professionnels du BTP.
Interview réalisée dans le cadre de la Conférence Amiante de Marseille