Sylvain Dussort, responsable d’agence chez EPC Démolition, répond à trois questions sur les évolutions techniques en matière de désamiantage à l’occasion du Grand Circuit Maîtriser l’Amiante du 4 juin 2019.
Retranscription de la vidéo
Quelles évolutions dans les techniques de désamiantage ?
Aujourd’hui, on ne désamiante pas comme on désamiantait il y a 10 ans. Les techniques sont très accès sur la maîtrise de l’empoussièrement, le rabattement des poussières par brumisation ou nébulisation. Et surtout, le désamiantage étant une opération manuelle, on travaille beaucoup sur la réduction des troubles musculo-squelettiques (TMS). Certains de mes confrères ont développé des robots de ponçage. On essaie de vivre avec notre temps, d’adapter la technologie que l’on a aujourd’hui sur des prises de mesures numériques et sur des interventions de robots (téléguidés ou autonomes) pour arriver à réduire au maximum l’intervention de l’homme, mais on aura toujours une part prépondérante de l’homme sur la dépose des matériaux amiantés, car tout ne pourra pas être mécanique.
La robotique fait-elle partie des évolutions de rupture?
C’est une stratégie aujourd’hui pour les entreprises de vivre avec leur temps et d’être avant-gardistes sur des technologies de désamiantage, pour continuer à perdurer. La concurrence étant très rude, être sur le marché et arriver à développer ça nous permet de moins exposer le personnel, et donc d’avoir moins de risques de maladies et de réduire les coûts. Ce sont des choses qui se font à très long terme. Il faut donc y réfléchir aujourd’hui pour arriver à trouver des solutions de désamiantage dans le futur, mais c’est un travail de très longue haleine.
De nouvelles solutions pour détruire l’amiante ?
La meilleur solution technico-économique reste l’enfouissement. Pour des raisons très simples : le maillage national, les coûts, les délais… toutes ces choses là font que l’enfouissement reste et restera la meilleur des solutions à l’heure actuelle. Des solutions sont étudiées sur des attaques acides sur des plaques de fibro-ciment, pour arriver à désagréger les plaques. Mais on ne travaille que sur ces plaques. Aujourd’hui, quand on les dépose elles sont conditionnées avec du film polyane, sur une palette, avec un cerclage, avec plein de matériaux de compositions différents, qui font qu’aujourd’hui arriver à tout traiter est complexe.