Brice Bessieres, responsable grands comptes chez AC Environnement, répond aux questions sur l’impact pour les diagnostiqueurs du nouvel arrêté sur les repérages amiante avant travaux dans le Bâtiment. Une vidéo réalisée à l’occasion du Grand Circuit Maîtriser l’Amiante.
Retranscription
Quel est l’impact du nouvel arrêté sur les repérages avant travaux (juillet 2019) dans le Bâtiment pour les opérateurs de repérage ?
Déjà, c’est l’application stricte de la norme NF X 46-020. Jusqu’à la publication de l’arrêté, la norme était une suggestion : pour faire du repérage amiante, vous pouviez mettre en place les processus et les différentes applications qui sont écrites dans la norme.
Depuis l’arrêté, la norme doit être appliquée strictement. Donc : ZPSO (zones présentant des similitudes d’ouvrage), éléments témoins, stratégie d’échantillonnage… Depuis le 19 juillet 2019, tous ces éléments et toute l’application de la norme doit être stricte au niveau du repérage amiante.
Il y a également une modification substantielle dans la quantification des matériaux. Sur les rapports de repérage, le diagnostiqueur doit quantifier les matériaux. Si on parle par exemple de dalles de sol, il va falloir quantifier la surface de dalles de sol ; il va falloir mesurer les différents éléments.
Et un dernier point qui a fait polémique pour ceux qui suivent l’actualité du diagnostic, c’est la mention. Le repérage avant travaux s’est vu un temps imposé une mention, qui a été annulée suite à un recours d’Etat. Cette mention devrait toutefois revenir au 1er janvier 2020.
Ce arrêté va t-il entraîner des surcoûts pour les repérages ?
Si surcoût il y a, il va venir de l’application stricte de la norme NF X 46-020. Puisque l’on parle de pré-rapport dans la norme. Aujourd’hui le pré-rapport devient obligatoire si l’ensemble de la zone concernée par les travaux n’a pas pu être diagnostiqué. Je pense que le surcoût potentiel lié à cet arrêté va surtout être dans la multiplication des passages du diagnostiqueur, puisque forcément les maîtres d’ouvrage paient les différents passages.
Le BIM prend-il de l’importance avec ces nouvelles réglementations ?
On parle de ZPSO, et en effet le BIM (building information modeling) est la création d’une maquette numérique et l’utilisation de l’informatique pour gérer de la donnée. Ça va nous permettre :
- de mieux définir les ZPSO. Est-ce que cet enduit plâtre est le même que celui-ci par exemple. Il faudra faire des sondages.
- de mieux définir les quantités aussi, puisque le BIM va nous permettre d’avoir les surfaces, et donc les volumes et les quantités en poids pour l’ensemble des matériaux.
- d’assurer la traçabilité des diagnostics antérieurs. Puisque dans les maquettes BIM vous pouvez intégrer la donnée que vous voulez.
- de garantir au client d’avoir une prestation au juste prix, dans le strict respect des exigences réglementaires.
- au diagnostiqueur de réaliser ses stratégies d’échantillonnage de manière plus efficace, avec un nombre de sondages, un nombre de prélèvements, qui peuvent être définis avant même d’avoir fait les investigations.
- et puis historiser les diagnostiqueurs antérieurs. Pourquoi ne pas utiliser la maquette BIM et sa capacité de stockage des données pour gérer la donnée amiante et les différents passages des diagnostics qui sont réalisés.