Anne-Charles De Gontaut-Biron, dirigeant de la société de diagnostic immobilier Control Habitat 66, basée à Perpignan. L’entreprise intervient notamment dans le repérage de l’amiante avant travaux et avant démolition. Elle conseille également ses clients sur les nouvelles réglementations et les solutions disponibles.
Avec votre entreprise vous avez formé un réseau d’agences de diagnostic. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Control Habitat 66 est né de la fusion de petites entreprises de diagnostic. Quand j’ai racheté la première agence en 2013, je pensais que le diagnostic allait se complexifier de la même manière que les contrôles techniques automobile et qu’il serait difficile pour un indépendant de s’en sortir sans se spécialiser dans une seule branche.
Deux solutions se présentaient : soit être absorbé par les grands groupes, soit fusionner plusieurs sociétés pour disposer de tout un éventail de compétences. C’est vers cette seconde solution que je me suis tourné.
Control Habitat 66 compte à présent trois agences et neuf diagnostiqueurs dans ses effectifs. Chacun dispose d’une spécialité (infiltrométrie, plans, millièmes de copropriété…) mais sept d’entre eux sont formés à l’amiante. Ils sont d’ailleurs en cours d’obtention de la certification amiante avec mention. Le repérage de l’amiante est en effet le fer de lance de notre activité puisque le poste représente 20 % du chiffre d’affaires. Et contrairement à un rapport de diagnostic classique, le donneur d’ordre est attaché à la qualité de la prestation : si de l’amiante est découverte lors des travaux, le chantier est stoppé net.
Quels écueils rencontrez-vous dans votre profession ?
Les diagnostiqueurs n’en ont pas tous conscience, mais il très important de se renforcer juridiquement. J’ai récemment assisté à une formation sur la rédaction du rapport de diagnostic et des clauses de réserve, mais quasiment personne n’y a assisté. Or, la façon de rédiger ces documents permet à un avocat de gagner en cas de litige. C’est d’autant plus important dans le cas de l’amiante, qui coûte très cher en sinistre pour les assureurs. Ces derniers pourront se détourner des entreprises qui ne font pas d’efforts pour limiter ces risques. Et sans assureurs nous ne pouvons plus travailler.
Par quels moyens votre métier pourrait-il gagner en efficacité ?
Des listes de matériaux existent déjà mais il serait intéressant d’avoir accès à une bibliothèque en ligne où les techniciens pourraient partager leurs expériences et publier des photos de matériaux contenant de l’amiante. Une telle initiative nous éviterait de commettre des erreurs que d’autres ont déjà commises ou évitées. Il serait également intéressant d’avoir une base de donnée indiquant le temps moyen passé par les professionnels par prélèvement ou au mètre carré. Les donneurs d’ordres bénéficieraient ainsi d’une fourchette pour prendre leur décision.