Cécile Jolivet est directrice technique d’ADIM Occitanie, promoteur immobilier intégré au groupe VINCI Construction France, où elle gère les projets de l’élaboration des dossiers PRO jusqu’à la livraison, en passant par le suivi des travaux et la gestion des intervenants sur le chantier. L’entreprise compte deux agences régionales à Toulouse (31) et à Montpellier (34).
Comment gérez-vous les coûts de désamiantage dans vos projets immobiliers ?
L’amiante est un sujet difficile à appréhender pour nous. Dans la phase de développement de l’opération nous confions des diagnostics amiante avant travaux aux bureaux d’études spécialisés. Quand des matériaux dangereux sont identifiés, nous estimons le coût de désamiantage et nous l’inscrivons dans le bilan de l’opération. Mais force est de constater que le coût réel dépasse souvent ces estimations, et cela pour deux raisons.
La première raison est la difficulté à connaître avec précision la quantité d’amiante présente dans un bâtiment. Les diagnostiqueurs ne parviennent pas toujours à identifier les éléments plus ou moins cachés, comme des canalisations sous un faux plafond. Nous avons également connu des opérations d’étanchéité de toiture où plusieurs épaisseurs amiantées n’avaient pas été diagnostiquées avant travaux. Sur de grandes surfaces l’écart de quantité peut-être très important. Une mauvaise estimation des quantités a aussi un impact sur les délais de l’opération.
Le changement de réglementation, notamment les dernières actualisations, est la deuxième cause d’inflation des coûts. Nos opérations prennent deux à trois ans à développer avant de débuter les travaux : si les obligations changent en cours de route nous ne sommes pas toujours préparés.
Nous établissons un montant d’aléas global pour toute l’opération, mais l’amiante représente le risque le plus important dans la réhabilitation. Les trois derniers chantiers ont eu des problèmes de surcoûts. Ils peuvent représenter une enveloppe supplémentaire de 20 000, 50 000 ou même un million d’euros, uniquement pour le diagnostic et le traitement de l’amiante.
Qu’attendez-vous de l’étape Toulousaine du Grand Circuit de l’Amiante ?
Je me suis inscrite pour bénéficier d’une petite mise à jour de mes connaissances sur les réglementations en vigueur dans le domaine de l’amiante. C’est un sujet qui est très pointu : quand nous ne sommes pas confrontés à un chantier de désamiantage pendant un an ou deux, nous pouvons très vite être débordés par les nouvelles réglementations. ADIM Occitanie est une structure optimisée qui a peu de personnel pour suivre ses dossiers et nous nous appuyons beaucoup sur les organismes spécialisés dont c’est le métier de nous assister.