Un documentaire sur le combat des ouvriers affectés par l’amiante et des paysans exposés aux pesticides, Les sentinelles, sort dans les salles le 8 novembre. Son réalisateur, Pierre Pézerat, y rapporte leurs témoignages, les modalités de leur lutte, ainsi que leur détermination à être reconnus comme les victimes d’un empoisonnement à grande échelle. Les industriels qui les ont sciemment intoxiqués comparaîtront-ils un jour devant un tribunal ?
Il y a Josette Roudaire et Jean-Marie Birbès, anciens ouvriers, qui ont travaillé pendant des années en contact avec l’amiante et qui refusent que l’on ait le droit de tuer derrière la porte des usines. Il y a des veuves, en larmes pour certaines, qui expliquent que oui, leurs hommes savaient que l’amiante était mauvais, mais… il fallait bien manger ! Il y a aussi Paul François, agriculteur victime des pesticides, qui a osé porter plainte contre Monsanto. Ou encore Laurent Guillou et Stéphane Rouxel, salariés de Triskalia, géant breton de l’agro-alimentaire, empoisonnés par des pesticides pulvérisés sur des céréales stockés en silo, et virés comme des malpropres par leur employeur.
Tous au contact de toxiques puissants sur leurs lieux de travail, ils racontent au réalisateur Pierre Pézerat leurs combats déterminés face à des géants industriels peu enclins à reconnaître leurs erreurs. Le documentaire qui réunit leurs témoignages, Les sentinelles, sort ce mercredi 8 novembre. En même temps qu’il rend hommage à ces hommes et femmes prêts à tout pour faire reconnaître leurs droits et recouvrer leur dignité, Pierre Pézerat salue la personnalité de son père Henri Pézerat, le toxicologue par lequel le scandale de l’amiante a été révélé. « Ils ont rencontré mon père, qui a marqué leurs vies en les aidant à se battre pour que ces empoisonnements ne restent pas impunis », rapporte le réalisateur.
Source : Bastamag.net