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Contraignant, cher, compliqué… 9 idées reçues sur les travaux sur façade amiantée


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La présence d’amiante sur la façade d’un immeuble peut changer la nature des travaux de ravalement ou d’isolation thermique par l’extérieur. Pourtant, certaines pratiques permettent de réduire le coût et les délais, tout en assurant la sécurité des intervenants et des occupants. Retour sur neuf idées reçues avec Stéphane Détruiseux, responsable Technique Amiante chez SPEBI.

1. La sous-section 4* (SS4), moins dangereux que la SS3

FAUX

La dangerosité de l’intervention est déterminée par le niveau de poussière produit par la technique de travail. Par exemple : percer des trous (SS4) produira plus de poussière que retirer une conduite d’eau pluviale en amiante-ciment (SS3).

* La sous-section 4 concerne les interventions de maintenance, de réparation ou d’entretien en présence d’amiante

2. La présence d’amiante complique les travaux

Parfois FAUX…

Dans la plupart des cas, la présence d’amiante peut être gérée grâce au développement de techniques et de matériaux applicables en présence d’amiante, réalisés par les fournisseurs impliqués dans les travaux de ravalement et d’ITE. Exemple : Hilti a développé le pisto-scellement pour la fixation des plaques. LICEF a développé une gamme de décapants utilisables sur supports amiantés.

… mais parfois VRAI

Quand des travaux de retrait lourds sont prévus, ces travaux nécessitent une planification particulière qui peut influer sur la durée des travaux.

3. Tous les diagnostics amiante sont équivalents

FAUX

Plusieurs diagnostics réglementaires sont obligatoires pour les bâtiments construits avant 1997, mais ils n’ont pas tous les mêmes critères de recherche :

  • Le DAT (Diagnostic Avant Travaux) ou RAAT (Repérage Amiante Avant Travaux) ou repérage avant démolition

C’est le seul document qui indique la présence ou l’absence d’amiante pour les travaux à réaliser.

Il recherche et identifie TOUS les Matériaux ou Produits Contenant de l’Amiante (MPCA) dans le périmètre spécifique des travaux. L’opérateur de repérage prélève des échantillons des tous les matériaux impactés par les travaux et recherche la présence d’amiante dans toutes les couches de ces matériaux (colles de dalle ou de carrelage, sous enduits de lissage…).

  • Le DTA (Dossier Technique Amiante) 

Il regroupe les informations concernant la présence de MPCA et leur état de conservation, en ne cherchant que les MPCA visibles dans les parties communes (faux plafond, calorifugeage, flocage, conduits, plaques, dalles…).

Il n’est pas exploitable par l’entreprise pour son chiffrage et son analyse des risques (sauf rares exceptions)

  • D’autres diagnostics amiante existent (diagnostic avant-vente, diagnostic amiante des parties privatives), mais ils sont encore moins adaptés dans le cadre de travaux.

4. L’amiante coûte cher

En partie VRAI…

Uniquement dans le cas où des travaux de retrait lourds sont nécessaires :

  • Décapage généralisé des supports
  • Dépose de grandes surfaces de bardage amianté (plaques de Glasal ou ardoises par exemple)

…mais le plus souvent FAUX

Dans la majorité des cas, le surcoût reste modéré en regard de l’enveloppe budgétaire globale d’un ravalement ou d’une ITE. Les opérations suivantes (liste non exhaustive), fréquemment rencontrées dans les travaux de ravalement, n’entraînent pas de dérapage des budgets :

  • Percement des ancrages de l’échafaudage
  • Purge ponctuelle des désordres en façade (fissures, poussées de fer…)
  • Retrait de descentes EP en amiante ciment
  • Retrait ponctuel de MPCA (gênant les aménagements ou les adaptations de l’existant par exemple)
  • Fixations des matériaux ou équipements

5. Seul le ravaleur doit prendre en compte l’amiante

FAUX

Tous les intervenants doivent tenir compte de la présence de l’amiante, dès la pose de l’échafaudage.

6. Toutes les entreprises de ravalement peuvent intervenir en présence d’amiante

FAUX

Une entreprise certifiée pour le retrait de l’amiante (1552 QUALIBAT ou équivalent AFNOR ou GLOBAL certification) dispose du personnel, du matériel et des moyens organisationnels pour gérer la présence d’amiante sur un chantier (SS4 et SS3).

La certification est le gage d’une expertise globale de l’entreprise dans la gestion de l’amiante.

Une entreprise ne disposant pas de certification sera limitée dans son champ d’action : elle ne pourra intervenir qu’en SS4 (uniquement avec formation du personnel) ou devra sous-traiter tout ou partie des prestations en présence d’amiante.

On constate souvent que les entreprises formées uniquement à la SS4 ne maîtrisent pas tous les points importants de la réglementation amiante permettant d’assurer ces travaux en toute sécurité pour les intervenants et les résidents.

7. L’amiante rallonge les délais

En partie VRAI…

Quand la présence d’amiante n’est pas anticipée. Découvrir la présence d’amiante durant la phase de préparation du chantier perturbe systématiquement le démarrage du chantier :

  • Surcoût à chiffrer et à budgétiser
  • Solutions techniques à adapter
  • Recherche d’un sous-traitant si l’entreprise sélectionnée n’est pas qualifiée
  • Actualisation du planning selon les disponibilités du sous-traitant

…mais également FAUX

Quand la présence d’amiante est connue dès l’étude, elle est intégrée au planning du chantier. En dehors des interventions de retrait lourdes, la plupart des interventions peuvent être réalisées en temps masqué, sans préjudice sur la durée du chantier.

Fournir les diagnostics lors de la consultation des entreprises permet d’anticiper la présence d’amiante, de l’intégrer au planning du chantier et de sélectionner la bonne entreprise. L’arrêté du 19 juillet 2019 officialise le caractère obligatoire des diagnostics avant travaux.

9. L’amiante doit être systématiquement retiré

FAUX

C’est l’état de conservation qui détermine si un matériau doit être retiré. Un matériau dégradé entraînant une pollution devra être retiré s’il n’est pas possible d’empêcher sa dégradation par une réparation, tandis qu’un matériau en bon état peut être conservé. Dans près de 9 cas sur 10, l’amiante est conservé lors de travaux sur l’enveloppe.

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