Les diagnostiqueurs immobiliers produisent une masse importante de documents dans le cadre de leurs prestations d’inspection. Les dernières évolutions technologiques facilitent la gestion de ces informations. Le point sur les particularités et intérêts du jumeau numérique, avec Jean-Michel Catherin, dirigeant de Testoon.
Pouvez-vous nous expliquer la différence entre maquette numérique, jumeau numérique et BIM ?
Le jumeau numérique peut s’apparenter à la photocopie de l’existant : vous capturez la réalité, vous faites une photocopie de votre bâtiment en extérieur et en intérieur, et vous avez un jumeau numérique. C’est une démarche assez simple.
Le BIM, comme la maquette numérique, est quant à lui un outil de conception et d’ingénierie. Il permet de concevoir le bâtiment, pour ensuite le simuler dans un environnement informatique et éventuellement le faire vivre dans ce même environnement.
Quelles applications peut avoir avec le jumeau numérique ?
La visite virtuelle est la plus connue des applications du jumeau numérique : on s’immerge dans son espace virtuel de la même façon que l’on va se promener dans son bâtiment. Cette application est très utilisée aujourd’hui par les agences immobilières.
Mais le jumeau numérique est aussi un environnement que l’on va pouvoir mesurer. En visite virtuelle, on peut à tout moment sortir un petit mètre ruban virtuel pour mesurer la largeur de la fenêtre, la hauteur sous plafond, etc.
Au-delà de de cette mesure, on peut également documenter l’espace. On peut ainsi noter les problèmes identifiés à tel endroit, ou qu’un diagnostic amiante a été fait à un autre endroit. Lorsque l’on arrive devant une chaudière, on peut afficher son mode d’emploi ou voir la vidéo qui nous permet de savoir comment on va l’utiliser.
On peut donc enrichir son jumeau numérique avec de l’information multimédia complémentaire. C’est un espace dans lequel on peut ranger tous ses documents, et notamment des documents de diagnostic.
Quels opérateurs travaillent sur ce jumeau numérique ?
Il y a tout d’abord des opérateurs techniques qui vont stocker votre espace virtuel dans le Cloud. Et puis il y a les opérateurs qui vont vous donner accès à ces plateformes ou vous aider à les faire fonctionner.
On en voit fleurir de toutes sortes : ce sont des éditeurs de logiciels, des entreprises de distribution (certaines enseignes de grande surface de distribution proposent par exemple de stocker le jumeau numérique de votre bâtiment), ou encore des diagnostiqueurs immobiliers qui vont accompagner leurs clients dans le stockage et l’organisation de ces informations.
Un matériel spécifique est-il nécessaire à la création de ce jumeau numérique ?
Tout démarre par une captation de la réalité. Elle se réalise avec des instruments qui peuvent être aussi simples qu’un smartphone, un appareil photo ou un appareil photo 360 degrés. Mais on peut également employer des scanners, qui sont des outils qui font des mesures de points à très grande vitesse et reconstituent l’environnement à partir d’un ensemble de points.
Un appareil photo est donc suffisant lorsque les besoins sont simples et le budget relativement faible. Le scanner est préconisé pour une plus grande précision. Il permettra en outre d’automatiser la production de documents, tels que des plans : il suffira d’appuyer sur un bouton ! Le scanner se prête ainsi plus à une approche de type maquette numérique.
Ces techniques de jumeau numérique sont aussi bien adaptées à des usages professionnels qu’à des usages grand public. En ce qui concerne le coût des solutions Cloud, les abonnements dépendent donc de l’usage : stocker un espace virtuel coûtera bien moins cher que d’en stocker une dizaine ou une centaine. Le service peut même être gratuit si le jumeau numérique n’est pas partagé avec d’autres utilisateurs.
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