Un déploiement très limité aujourd’hui…
Les énergies renouvelables se développent petit à petit en maison individuelle, en particulier les panneaux et chauffe-eau solaires sur les toits, les pompes à chaleur géothermiques, plus rarement de petites éoliennes…
La démarche en copropriété est plus complexe. En effet, la surface de toiture est faible rapportée aux nombres d’habitants, le forage géothermique est complexe en agglomération ; les mini-éoliennes qui utilisent l’effet venturi (reposant sur l’accélération du vent entre deux parois verticales, le fameux effet canyon) sont très rares.
Par ailleurs, la décision de placer des panneaux photovoltaïques sur un toit terrasse, est plus complexe à obtenir avec des colocataires qui ont des sensibilités variables aux bénéfices des énergies renouvelables… et l’autoconsommation en copropriété est un sujet complexe.
Comment amorcer un déploiement en copropriété ?
Des projets destinés à accélérer le déploiement des énergies renouvelables en copropriété ont retenu notre attention. Leur principe est proche de l’agriculture de précision qui existe depuis quelques années déjà dans le monde rural, à savoir utiliser des photos satellites pour déterminer les besoins en intrants dans les surfaces agricoles.
On peut citer les projets Nam.R, Google SunRoof, ou encore Sun We Trust en collaboration avec l’IGN.
Ces projets consistent à analyser les toitures en agglomération en partant d’images d’avion et d’images satellites, afin de déterminer les immeubles les plus optimaux pour une installation photovoltaïque. Cette approche permet de déterminer le taux d’ensoleillement des toits, les ombres portées par d’éventuels autres immeubles. La collecte de données ouvertes (OpenData) peut aussi permettre de connaître l’empoussièrement des rues qui peut gêner l’utilisation du photovoltaïque, ou bien les sensibilités écologiques des quartiers.
Cette idée permet de proposer des panneaux solaires à tous les copropriétaires d’un même quartier, de mobiliser les habitants d’une agglomération, de mandater une entreprise unique pour l’installation, et ainsi de profiter d’un effet d’échelle qui pourra réduire les coûts d’acquisition et d’installation.
Cette approche pour déclencher la mise en place d’ENR nous semble très intéressante, elle aborde le problème de la rénovation dans une autre perspective : plutôt que de convaincre une copropriété, elle s’attaque à une agglomération entière…
Guillaume Plouin