La stratégie d’échantillonnage est essentielle pour déterminer les zones qui feront l’objet des différentes mesures liées aux émissions d’amiante avant, pendant et après le chantier. Explications avec Pierre Conkar, responsable activité Air au sein d’AC Environnement.
Quelles sont les étapes pour réaliser une stratégie d’échantillonnage conforme à la réglementation ?
Il faut tout d’abord pouvoir s’appuyer sur les bons documents : disposer du rapport de diagnostic amiante avant travaux ou du dossier technique amiante s’il s’agit d’une surveillance périodique, ainsi que du plan de retrait. En complément, les plans cotés permettent de réaliser l’étude préliminaire et d’estimer le nombre de mesures à prévoir et leur type. La visite sur site est aussi primordiale. Elle permet de confirmer les hypothèses établies via ces documents.
On délimite ensuite le périmètre d’investigation pour connaître les locaux concernés et les locaux adjacents qui peuvent être impactés par les travaux. On détermine également les zones homogènes en fonction du type de matériau amianté, de sa nature et de son état de dégradation, ainsi que de la typologie des locaux. À partir de ces informations et du nombre de pièces unitaires calculé, il est ainsi possible de déterminer le nombre de prélèvements. À surface égale, ce nombre sera différent entre des mesures avant travaux et des mesures après travaux.
Comment déterminer et adapter les équipements de protection collective ?
Dans le cadre d’une opération de désamiantage, une entreprise peut s’appuyer sur la base SCOLA, qui recense tous les processus qui ont été mis en oeuvre et leur niveau d’empoussièrement. Pour une opération en SS4, la base documentaire de référence sera la base CARTO, qui recense plusieurs types de prélèvements et modes opératoires.
À partir des indications obtenues en termes de protections collectives, l’entreprise doit réaliser un chantier test pour s’assurer que la VLEP (valeur limite d’exposition professionnelle) est bien respectée pour les opérateurs. Les résultats obtenus permettent également de confirmer le niveau d’empoussièrement du processus/mode opératoires. Ainsi, l’entreprise peut s’assurer que les EPC/EPI utilisés sont bien adaptés. Ce chantier test vient donc confirmer la première hypothèse de la base SCOLA. L’entreprise doit ensuite réaliser trois validations de processus sur le même principe. Si tous les résultats sont inférieurs aux 100 fibres par litre, elle pourra adapter les moyens de protection collective mis en oeuvre.
Quels services propose AC Environnement pour accompagner les travaux en conditions SS4 ?
Nous pouvons leur proposer un accompagnement complet allant de la rédaction du mode opératoire pour évaluer le risque jusqu’à la réalisation via notre service “polluants” des différentes mesures d’empoussièrement : mesures statiques (avant et après travaux, ainsi que les mesures environnementales pendant les opérations) et mesures sur opérateurs.
Nous proposons également aux entreprises de réaliser les fit-tests permettant d’adapter le type de masque à la morphologie de l’opérateur. Pour cela, nous pouvons nous déplacer directement sur un chantier, à condition de respecter certaines règles comme celle de réaliser le test dans un bureau de chantier, et non sur le plateau, afin d’éviter de fausser les résultats. Les entreprises peuvent également venir dans nos locaux. Ce service est opérationnel en région parisienne et autour de notre siège social, en Auvergne-Rhône-Alpes.
Depuis quelques mois, nous proposons une formation certifiante pour les entreprises et maîtres d’oeuvre souhaitant être habilités SS4, aussi bien en tant qu’opérateur qu’en tant qu’encadrant de chantier. À côté de cette formation, nous proposons des ateliers de sensibilisation de nos clients pour la rédaction de la stratégie d’échantillonnage.
Au delà de ces services, nous avons mis en place un véritable accompagnement de nos clients, sur chantier, par mail ou par téléphone. Les déplacements sur chantier avant le début des opérations sont systématiques, voire même pendant dans le cas de chantiers plus complexes ou lorsque nous suivons un maître d’oeuvre débutant dans le domaine de l’amiante.